Berzelius


Berzelius ()

Une autre avancée est réalisée par Berzelius, ardent défenseur de l'hypothèse atomique, qui publie en 1826 une table des poids atomiques. Il rejette la règle de simplicité des combinaisons chimiques de Dalton et détermine le nombre des atomes qui se combinent entre eux par trois méthodes.
1° il utilise la loi des volumes de Gay-Lussac : c'est ainsi qu'il écrit H20 pour la formule de l'eau mais il refuse lui aussi sur les hypothèses d'Avogadro.
2° il utilise la loi de Dulong et Petit ("le produit de la chaleur spécifique de nombreux éléments solides par leur poids atomique est constant").
3° il utilise une découverte de Mitscherlich qui concerne les rapports entre la composition atomique et la forme cristalline.
Ces 3 méthodes présentent de nombreuses exceptions, ce qui explique que les chimistes de l'époque aboutissent à des tables de poids atomiques comparables en dépit de quelques différences, différences encore accentuées par les méthodes de mesures adoptées.

C'est Berzelius qui commence à représenter les atomes par un symbole en lettre alors que la plupart des aurtes chimistes (comme Dalton ou Gaudin) utilisaient des dessins comme représentation.

Dumas, à ce moment, réel partisan de l'hypothèse atomique, établit lui aussi une table de poids atomiques et surtout, il présente dans son traité de 1828, une base théorique très proche de la théorie actuelle :

"On entend par atome la particule très petite d'un corps qui donne naissance à une combinaison, par simple juxtaposition avec les particules d'un autre corps... L'atome d'un corps est donc la particule très petite de ce corps qui n'éprouve plus d'altérations dans les réactions chimiques. L'atome d'un corps composé n'est à son tour que le petit groupe formé par la réunion des atomes simples qui le constituent".

Et plus loin, à propos de la synthèse de l'eau :

"il faut nécessairement admettre que les atomes des corps gazeux sont susceptibles de se diviser en entrant dans les combinaisons".

Pour finir, il conclut :

"il est évident qu'on ne peut arriver à connaître précisément la valeur de cette molécule chimique (ndr : l'atome) ; il faut donc se contenter de la molécule physique (ndr : la molécule) donnée par les gaz."

Plus tard, Dumas sera, en France, un des plus farouches opposants à la théorie atomique.

En 1833, Gaudin formula les deux définitions suivantes, qui semblent très proches des définitions proposées au collégien de 4ème d'aujourd'hui :

"Un atome sera pour nous un petit corps sphéroïde homogène, ou point matériel essentiellement indivisible, tandis qu'une molécule sera un groupe isolé d'atomes, en nombre quelconque et de nature quelconque".

En utilisant un système de représentation symbolique, Gaudin interprète correctement des réactions chimique, notamment entre le chlore et l'hydrogène, entre l'hydrogène et l'oxygène, entre l'azote et l'hydrogène.
De plus, la table des poids atomiques qu'il a construite s'accorde avec les données actuelles. Les travaux de Gaudin rencontrent peu d'écho et la situation reste encore confuse, certaines anomalies restent inexplicables. Pourtant, l'idée de la distinction entre atome et molécule en tant que distinction entre élément chimique et corps simple resurgit de temps à autre notamment avec Laurent en 1846 et se répand peu à peu l'idée que le gaz appelé oxygène est en fait du dioxygène, cette remarque étant étendue à d'autres gaz (dihydrogène, diazote, dichlore, etc.), un système cohérent des atomes et des molécules se met en place après 1850.